Danse

The Ruggeds : du breakdance acrobatique à couper le souffle!

Durée de lecture : 3.5 min

Par Nancy Caouette

Pour leur première tournée canadienne, le groupe composé de 12 danseurs a choisi de s’arrêter dans l’est du Québec. Prêt·e·s à vivre des émotions fortes dans le confort d’un fauteuil de théâtre? 

 

En toile de fond, un décor sombre et des lumières tantôt rouges, blanches, stroboscopiques et lancinantes. Mais surtout, les sons incessants des percussions qui s’imposent et marquent le rythme effréné des mouvements saccadés des danseurs. L’adrénaline monte sous les projecteurs tout comme dans la salle. On ressent la joie des interprètes, mais aussi leurs frustrations, leurs déceptions et leur cœur qui bat coûte que coûte. Les portraits s’enchaînent et une question nous revient systématiquement à l’esprit : « Comment arrivent-ils à faire ça!? »

 

« Adrénaline, ce n’est pas un spectacle, c’est une expérience intense que le public vit », lance en entrevue l’un des piliers de la troupe The Ruggeds, Virgil Dey, surnommés Sky Chief (le chef du ciel). Rugged, c’est un adjectif en anglais qu’on pourrait traduire par robuste et solide, mais aussi par accidenté, râpeux et rugueux. Une image qui colle à la peau de la troupe formée au milieu des années 2000. « On aime prendre des risques, sortir des sentiers battus pour repousser les limites de l’humain. C’est une prestation très difficile techniquement et physiquement, et ça, le public le ressent. On a choisi de s’approprier ce mot comme si c’était notre nom de famille, The Ruggeds. »

 

Cet esprit de famille s’est forgé dans un gymnase d’Eindhoven, une ville du sud des Pays-Bas, où les premiers membres du groupe se sont rencontrés. « On était des enfants quand on s’est rencontrés et on avait cette même passion, ce même style de vie : le breakdance! Cette connexion, cette connaissance mutuelle des uns et des autres, c’est ce qui nous distingue vraiment des autres troupes. On se comprend sans parler. On bouge avec des corps différents, mais dans le même état d’esprit pour arriver à la même destination. Chaque membre exploite ses forces techniques pour exprimer le même message, » raconte Virgil Dey qui est celui qui virevolte sur scène. 

 

La troupe est aussi à l’aise à se produire sur scène que dans les fameux battle ou les compétitions de breakdance. « On aime cette variété de prestation. Sinon, on s’ennuierait », affirme Virgil en riant. « Au début, on dansait dans des centres commerciaux. On faisait beaucoup d’improvisation, de prestations sur les médias sociaux, et puis, en 2009, une chance s’est présentée à nous : celle de faire une tournée nationale dans des théâtres. On a alors créé Adrénaline. » 

 

Plus d’une décennie plus tard, la troupe The Ruggeds qui s’est produite dans plusieurs pays d’Europe, aux États-Unis et en Asie, présente pour la première fois au Québec ce spectacle devenu mythique. Une expérience qui invite le public à passer par une vaste gamme d’émotions, et ce, en assurant une intensité de tous les instants. « Le public nous suit aussi dans notre cheminement professionnel. Dans le premier tableau, par exemple, on est dans la pratique, on ne réussit pas du premier coup, on tombe, on est déçus, fâchés… le public voit et ressent tout. Les difficultés comme la fierté de réussir, » détaille celui qui exécute les sauts acrobatiques durant ce spectacle. 

 

Et si vous croyez que vous n’êtes plus suffisamment dans le coup pour un spectacle de breakdance, détrompez-vous. « Je pense que c’est vraiment accessible à tous. On est vraiment dans une expérience, dans le ressenti, un style de spectacle peu conventionnel. C’est comme une montagne russe destinée à tout le monde. En toute franchise, le commentaire qui revient le plus souvent, c’est : “ça nous a renversés et époustouflés!“ »