Entretien

Sam Breton, entre le trash et le bonbon

Durée de lecture : 10 min

Sam Breton

Jean-Christof Cloutier-Ross

Pour son premier spectacle solo, Au pic pis à pelle, Sam Breton a remporté un succès retentissant. Le 1er novembre, il s’est fait offrir un billet double platine pour 200 000 billets vendus. Et il est déjà reparti pour d’autres représentations! 

 

Sam Breton

« Les billets, tu checkes ça durant tes premières tournées. T’es vraiment à l’affût. À un moment donné tu focus sur ton show, tu viens à en oublier les billets et à laisser ça à la production », explique Sam, en réponse à ce succès qui le surprend encore aujourd’hui. Même s’il flotte sur un nuage, le boulot, lui, ne prend pas de pause. Sam Breton est un humoriste travaillant. Il s’enregistre à chaque spectacle et note les moments où le public accroche moins. « J’étais peut-être inconsciemment dans mes pantoufles », concède-t-il en ressassant ses tournées. Une occasion pour lui de peaufiner le timing et l’écriture, quitte à aller dans les microdétails.

Même s’il s’investit énormément dans son métier, Sam Breton n’est pas un humoriste très discipliné dans son écriture. « J’ai pas de ligne directrice, je fais confiance à mon instinct. Je peux ne pas écrire pendant un mois et la semaine d’après j’écris trois numéros en cinq jours. Je fonctionne sous pression. » Il récolte l’inspiration quand elle lui arrive sans jamais la forcer. Pour son premier spectacle, il a puisé dans une grande banque d’anecdotes. « Je me considère comme un raconteur. C’est sûr qu’un premier show, c’est un ramassis de toute ta vie », dit-il.

Et lorsqu’il parle de sa vie, c’est par l’angle d’une large étendue humoristique.
« On retrouve vraiment ma personnalité. Je suis intense, dans ma vie c’est blanc ou noir. J’ai des numéros plus humains et engagés, et du trash. De l’humour rose à l’humour noir. »
Ce n’est pas une manigance pour élargir son public, il a simplement cet amour pour ces deux extrêmes du spectre de l’humour. Il maîtrise le slalom entre le bonbon et le trash, et le public en redemande.

Bien sur son territoire

Sauf à quelques exceptions. Quelques mauvaises langues critiquent… sa mauvaise langue! « Mon réflexe, c’est souvent de passer à autre chose. Ben oui, moi je sacre. Je sacre dans la vraie vie et sur scène. Ça fait partie de moi et de notre culture québécoise. Y’en a même qui trouvent ça le fun, à un moment donné ils les entendent plus. » Sam Breton affectionne particulièrement la musicalité naturelle de son langage. C’est une ponctuation, un rythme féroce qui emporte le spectateur d’un gag à l’autre. Et il n’arrêtera pas la musique de sitôt. « J’suis capable de m’adapter à un contexte Salut Bonjour, mais là t’es sur mon territoire », lance-t-il à la blague. Et s’il y en a encore qui ne sont pas convaincus… « J’m’en contre-suce le cul », lâche-t-il en éclatant de rire.

Sam Breton est sans aucun doute un humoriste qui prend son métier à cœur. Il enchaîne les spectacles comme les projets, entre autres avec le balado Avec son Sam et le chantier de son second spectacle solo.

En attendant le second, pourquoi ne pas profiter du premier? Du moins, pendant qu’il reste des billets, parce qu’ils s’envolent vite. À quand le triple platine?