Musique

Albatros : Le long voyage musical de Simon Leoza

Durée de lecture : 4 min

Par Nancy Caouette

Dans ce spectacle musique instrumentale, le compositeur et instrumentiste Simon Leoza, notamment accompagné d’un quatuor à corde, convie le public à voyager dans son univers cinématographique où les mélodies romantiques se marient avec une grâce déconcertante aux rythmes électroniques d’un synthétiseur.

Albatross, c’est d’abord et avant tout l’histoire d’un long périple. Celui que Simon Leoza a entrepris il y a plus de 10 ans pour créer son premier album de musique instrumentale de style cinématographique. « Les albatros, ce sont des oiseaux qui parcourent de grandes distances avec les courants marins. Je trouvais que l’image se collait bien au long processus de création de l’album », raconte le compositeur de 32 ans. 

 

Au Cégep, Simon Leoza décide de suivre l’une de ses deux principales passions, le cinéma. Mais, loin des regards curieux, sous le pseudonyme de Tambour, il vibre de son autre passion: la composition musicale de pièces instrumentales qui amalgament la musique classique aux rythmes électroniques modernes. Il crée au fil des ans un opus composés de plusieurs mini-albums. « Au début, j’avais quand même de la misère à vendre ce que je faisais. J’appliquais dans les festivals, je frappais aux portes des maisons de disque. Les gens n’étaient pas encore prêts pour ce style de musique, mais j’ai continué. Je me suis dit : ‘’Je ne vais pas attendre d’être engagé pour un film pour faire la musique de film’’ », se remémore-t-il.

 

Malgré l’adversité, Simon Leoza a continué à suivre son intuition de laquelle il s’est toujours abreuvé pour composer sa musique puisqu’il ne savait pas – jusqu’à tout récemment – lire une partition.  « Je pense qu’il y a vraiment de quoi en moi qui est né du fait que je ne pouvais pas écrire la musique. Quand je commençais à jouer du piano, je ne pouvais pas jouer des choses qui existait déjà, parce que je ne savais pas lire, et donc je composais », dit en riant le compositeur qui se définit comme un artiste autodidacte. 

 

Mais c’est réellement au cours des dernières années que sa carrière de compositeur-interprète a pris son envol. D’abord, la pause forcée de la pandémie de Covid-19 lui a permis d’étudier la composition musicale à l’Université Concordia. Puis, le succès d’autres passionnés de musique instrumentale auprès du grand public lui a, en quelque sorte, donné des ailes, note Simon Leoza : « Ça a débloqué avec des pianistes comme Jean-Michel Blais puis Alexandra Stréliski qui sont arrivés dans les médias et qui ont signé avec de grands labels… Finalement, j’ai signé avec une compagnie de disque qui m’offrait aussi la production de spectacles. J’ai compris que c’était le bon moment d’utiliser mon nom plutôt que mon pseudonyme pour me faire connaître ».

 

Deux ans après avoir sorti son premier album et 40 spectacles plus tard, Simon Leoza se pose maintenant dans l’est du Québec où il sera sur scène avec un quatuor à corde et son complice musicien et réalisateur Blaise Borboën-Léonard. « J’ai envie d’emmener les gens dans mon univers, dans mon film, et de faire vivre toutes sortes d’émotions différentes… Il a des bouts où c’est très intime, mais il y a aussi des moments grandioses, avec des envolées de mélodie de violons lyriques et des éléments électroniques très puissants. C’est vraiment comme un petit voyage», décrit-il en précisant que chaque pièce est envelopée d’un éclairage et d’une mise en scène différente. 

 

Simon Leoza entrevoit cette tournée un peu comme une carte de visite musicale pour faire connaître sa signature et sa couleur singulières. « Les gens me disent souvent qu’ils ont fait une belle découverte. Ce qui est vraiment enrichissant, je trouve avec cette vague d’artistes de musique instrumentale, c’est qu’on fait des choses assez différentes. Mon univers sonore réside vraiment dans des couches de différents éléments, qui mélangent des instruments classiques très acoustiques à des éléments très électroniques. » 

 

Aurons-nous le plaisir de voyager bientôt dans un autre film imaginé par Simon Leoza ? « Oui, c’est en préparation et je ne veux pas que ça tarde trop ! »