Musique

Trio Fibonacci : la musique comme antidote au stress

Durée de lecture : 3 min

Par Nancy Caouette

Pour fêter son quart de siècle, le Trio Fibonacci prend la route avec son concert Les Minimalistes dans lequel les mélodies de Leonard Cohen
côtoient les classiques baroques. Prêt.e.s pour un voyage intérieur fort en émotions?

Son nom, l’ensemble musical le tire de la loi de Fibonacci, soit le fameux nombre d’or aux
proportions parfaites qui compose toute la beauté du monde, des fleurs aux flocons de neige,
en passant par la musique de Bach, Ravel ou Wagner. Toucher l’âme par la beauté, faire vivre
de doux moments introspectifs et émouvoir : c’est ce qui fait vibrer depuis 25 ans le trio
Fibonacci, composé de la violoniste Julie-Anne Derome, du violoncelliste Gabriel Prynn et de
Maxim Shatalkin au piano.

Leur musique, qui allie les mélodies contemporaines aux oeuvres classiques et romantiques, ils
la destinent à tous et à toutes, insiste Gabriel Prynn : « L’âge, l’endroit d’où l’on vient ou nos
connaissances musicales, ça n’a pas d’importance. Si une personne vient voir nos spectacles,
qu’elle est touchée, qu’elle passe un bon moment et qu’elle est émue : ça lui laissera des
souvenirs. C’est ce qu’on souhaite : toucher un maximum de gens de tous horizons ».

 

Un perpétuel renouvellement

Se renouveler, c’est aussi dans l’ADN du Trio. Formé en Angleterre, le trio à clavier a d’abord
travaillé des oeuvres contemporaines bien connues à l’international, comme celles de Pascal
Dusapin ou Jonathan Harvey, avant de s’établir à Montréal et y faire découvrir les compositeurs
locaux, dont Nicolas Gilbert et Jean Lesage. « Les compositeurs en Amérique s’accordent
souvent une plus grande liberté que leurs collègues européens, qui sortent moins facilement de
la musique classique qui provient de ce continent. Ici, on entend plus un côté jazz, rock ou
même folklorique dans les compositions », note le violoncelliste.

Puis, l’arrivée d’un nouveau pianiste en 2007, Wonny Song, leur a fait intégrer des oeuvres des répertoires classique et baroque. « Ça s’est fait assez naturellement, car on a été formés à la musique classique, à la base. Ça nous a ouvert des portes vers d’autres salles. Maintenant, on joue autant dans des petits théâtres de quartier qu’à la salle Bourgie que dans de grandes salles de concert. Et on adore ça, cette variété de contexte ! », précise Gabriel Prynn.

Enfin, la venue en 2022 de Maxim Shatalkin, qui venait de quitter la Russie, a permis une fois de plus à l’ensemble d’élargir son horizon musical. « Maxim et sa femme qui est Ukrainienne se sont réfugiés ici l’an dernier pour fuir le conflit. Par hasard, nous cherchions un nouveau pianiste, donc ça s’est fait très naturellement, raconte le violoncelliste. Cette année, notre concert d’ouverture intègrera des pièces du répertoire russe, dont celles de Chostakovitch, un compositeur qui a lui-même souffert de la guerre et de la répression nazie ».

 

La musique pour oublier les tracas du quotidien

L’ensemble offre aux spectateurs un concert éclectique appelé Les Minimalistes, où les œuvres de Max Richter côtoient celles de Leonard Cohen… et Radiohead ! « C’est évidemment un concert inspiré de la musique minimaliste, ce courant né aux États-Unis dans les années 1960 où l’idée, c’était de retrouver un certain sens de pureté, une sorte de simplicité dans la musique. Il y a beaucoup de musique écrite pour des films, ce qui permet aux gens de se faire des images mentales, de plonger dans leur monde intérieur », explique Gabriel Prynn.

Et son coup cœur pour ce concert ? « Les quatre saisons de Vivaldi revues par Max Richter ! C’est devenu un classique dans ce concert qu’on joue depuis maintenant quatre ans. Max Richter voulait renouveler cette musique très connue, lui donner une fraîcheur, une couleur minimaliste, avec des rythmes répétitifs, des pulsations régulières… Et nous avons passé plusieurs heures pour l’adapter à notre trio et c’est vraiment une réussite, je crois », estime-t-il.

 

C’est sûr qu’on aime vraiment de faire découvrir notre musique à de nouveaux publics, qui ne nous connaissent pas. On sent souvent que les gens sont plus attentifs et très ouverts à notre musique. C’est de la musique qui nous fait passer par toute la gamme des émotions. Les gens nous disent que ça leur a fait du bien. C’est vraiment comme un genre d’antidote au stress de la vie quotidienne, quoi ! »